Tristan a été libéré après dix-huit jours d’incarcération et 48 heures de garde-à-vue. Il reste sous contrôle judiciaire, comme 8 autres participants à la Maskarade du nouvel an. Si le calvaire carcéral prend fin pour lui, les lourdes charges qui pèsent contre Tristan et les autres inculpés sont toujours bien réelles.

La libération de Tristan est une première victoire évidente de la mobilisation contre cette mascarade juridique. Les manifestations organisées dans toute la France le 16 janvier par des comités de plus en plus nombreux, l’ensemble des soutiens qui se sont exprimés de toute part et le travail des avocat.es de la défense, auront permis de le sortir de prison.

Une alliance sans cesse croissante de collectifs et d’individu.es issu.es de la fête libre, des musiques électroniques, de la jeunesse et du monde militant, ainsi que de simples citoyens indignés et solidaires, se mobilise pour dénoncer une justice partiale et politique. Aussi, sur notre chemin, nous rencontrons de nombreuses personnes et organisation se battant également pour les libertés et les droits individuels. Ensemble, nous portons haut et fort ces revendications.

Malgré cette victoire, nous voyons clair dans la stratégie de manipulation de l’agenda médiatique qu’opèrent les instances gouvernementales pour éteindre l’incendie qu’ils ont eux-mêmes déclenché. On a rarement vu un procureur œuvré pour une remise en liberté seulement quelques jours après avoir catégoriquement refusé. Il est évident que Philippe Astruc n’a pas choisi cette date au hasard, veille d’une manifestation de soutien aux portes de son tribunal.

Peu après l’annonce de la libération de Tristan, le préfet de Rennes, Emmanuel Berthier, produisait un arrêté interdisant « l’utilisation d’un équipement de sound system habituellement utilisé dans les rave-parties ayant pour but de transformer une manifestation en rave-party [sic] ». Prétendant même auprès de Ouest-France que cette manifestation n’avait « pas fait l’objet d’un dépôt de déclaration en préfecture. Le protocole sanitaire, le dispositif de sécurité et le lieu de rassemblement n’ont par ailleurs pu faire l’objet d’échanges. ». Ceci, alors que la manifestation était dûment déclarée et que nous avions même accepté l’accord désavantageux d’un rassemblement statique lors de nos discussions préparatoires. Le tout pouvant être attesté par les échanges de mails avec la préfecture. Tout est dans l’intention semble t’il.

Parallèlement mais en silence, la répression continue de s’abattre sournoisement sur le milieu festif. Les perquisitions continuent, ainsi que les inculpations sans preuve, les saisies de matériel sans rapport avec le nouvel an et les contrôles judiciaires lourdement contraignants. Les 9 mis en cause encourent tous une peine de 10 ans de prison pour avoir participé à une fête. L’objectif est double : empêcher non seulement toute velléité d’alternative sociale et culturelle mais aussi toute contestation inhérente.

Nous avons ainsi pu constater le 16 janvier à Paris, mais aussi à Limoges, Toulon, Montpellier ou encore Lyon, que l’état fera tout pour faire taire la contestation : saisies illégales de matériel de sonorisation, discrimination des modes d’expression culturelle, déni du droit de manifester, diffamation envers les organisateur.ices…

Nous ne les laisserons pas invisibiliser la mobilisation festive et déterminée à dénoncer ces politiques liberticides. Encore moins la répression à l’œuvre contre toute une partie de la jeunesse et de la culture. Les graves atteintes aux libertés individuelles que nous avons pu observer ces dernières semaines ne doivent pas se reproduire. Nous utiliserons tout les moyens légitimes en notre pouvoir pour continuer d’exercer nos droits et mettre fin à la répression.

Les comités de soutien aux inculpés de la Maskarade, la Coordination Nationale des Sons.